Enfant du Nord, BrookLille naît aux confins de l’angoisse des examens et de l’ivresse des vacances. Association cosmopolite s’il en est, elle grandit jusqu’à devoir passer le cap de septembre, en outre celui de rentrer dans la cour des grands. Des Grands ?! Devoir faire sa place au sein de ses camarades portés sur l’humanitaire, la politique, le bio, l’entreprenariat et autres sujets solennels… Intimidant n’est-ce pas ?

En effet, BrookLille est avant tout novatrice. Si l’on peut s’attendre à trouver nombre d’asso « profil-type » dans une école qui souffre de stéréotypes tels que « Ah ! Tu veux faire de la politique ?! », on est forcément interloqué au premier abord par un groupe d’étudiants se portant garants de défendre et de sublimer les gros mots de « culture urbaine ».

La promotion de la culture urbaine est un vaste sous-titre employé comme fourre-tout du but premier de l’asso. Oser parler de stéréotypes, c’est vouloir les contrecarrer. Si beaucoup sont ceux qui pensent qu’être à Sciences Po c’est vouloir faire de la politique et qu’écouter du rap c’est fumer du shit en jogging, alors BrookLille est aussi ambitieuse qu’engagée.

Faire sa rentrée, c’était trouver des points d’accroche. C’était montrer que les représentations psychiques qui tournent autour du rap, de la techno, du street art, du spectacle de rue ou encore de l’architecture délabrée sont fausses. Non ! Les bâtiments abandonnés ne sont pas des repères de junkies mis au ban de la société. Non ! Il ne faut pas être noir pour faire du hip hop. Non ! Le rap n’est pas un enchainement de « ntm » sans profondeur, faisant briller celui qui osera aller le plus loin dans la provocation.

BrookLille veut en effet rendre compte d’un pan de la culture de la génération Z qui semble bien souvent mis sur la touche. Notre modernité doit intégrer ces évolutions et nouveautés musicales, textuelles, artistiques et architecturales comme tout autant de pulsions d’expression à mettre en lien avec nos réalités sociales, politiques, économiques et culturelles.

Cette toute jeune asso aimerait avec ses partisans mettre l’accent sur ces liens préexistants. Entre autre, convaincre que le rap peut se révéler éminemment politique, rendre compte du caractère expressif monumental de la danse contemporaine et de l’intérêt de son évolution, de sa prise en compte. Aussi, intégrer l’art de rue à notre culture et ce, sans a priori ou encore apprendre à découvrir quel est le témoignage d’une architecture délaissée dans un quartier mis à l’écart des travaux d’embellissement d’une ville.

BrookLille ne prétend pas pour autant comprendre tout mieux que tout le monde sur tant de sujets aussi vastes que complexes. Sa ligne de mire est d’enrichir ses connaissances sur ces points avec plaisir et zèle. De multiples conférences seront le lieu d’apprendre de professionnels qui évoluent dans ces milieux de pensée. Aussi, nombreux seront les événements qui permettront de donner une visibilité à des artistes et donc à des arts qui rentrent dans la catégorie de la « culture urbaine ».

Surtout, elle se promet d’essayer de faire participer chacun et chacune à son projet, premièrement à l’aide d’une plateforme collaborative où TU peux écrire sur un sujet qui te tient à cœur, deuxièmement en organisant des rencontres de tout type pour laisser la parole à qui veut. Rap contenders pour les jeunes talents, petit dîner type Netflix & Chill, virées romantiques en urbex… Le tout sous l’œil avisé de Sciences Po Lille TV et de sa caméra.

Programme chargé donc, à l’image de la rentrée. Fastes permanences, réunions et soirées, BrookLille travaille dorénavant sur son projet et se languit de trouver de nouveaux membres, collaborateurs et partenariats qui aimeraient se joindre à elle pour partager ses valeurs. La porte est ouverte !

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