Show Recap : Kery James rappe encore et nous envoie du hardcore

La puissance de frappe de Kery James n’est plus à prouver, deux ans après son album « Mohammad Alix », le rappeur de 40 ans revient sur le ring pour une nouvelle tournée. Depuis 1993, il a su se constituer un public fidèle, à qui il a donné rendez-vous ce 6 décembre à l’Aéronef. Ses fans ont répondu présent, en témoignent les indénombrables tee-shirts portant les titres phares de l’artiste ainsi que les paroles scandées en chœur et par cœur par la foule, tout au long du show.

Kery James est LE rappeur politique et engagé de France, indétrônable, il rugit son militantisme enragé dans des paroles dénonçant toujours les mêmes problèmes sociaux : le racisme, les violences, ou encore la des banlieues. Il sait galvaniser les foules autour de ces sujets sombres avec son phrasé, sa manière brut de poser son flow sur des instrus directes et efficaces. Dans une mise en scène époustouflante, certainement insufflée par sa première prestation au théâtre dans la pièce À vif en 2017, Kery James enflamme la scène. Il expose sa fureur de vaincre en tenue révolutionnaire du Black Panther Party, accompagné de Teddy Corona et d’OGB, producteur du collectif Mafia K’1 Fry dont Kery est aussi membre. Les poings en l’air à la fin du titre PDM (Pays De Merde), qu’il a enregistré avec Kalash Criminel, renvoient au message dominant du concert : la lutte continue !

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Elle continue contre la ségrégation sociale et raciale. Elle est plus personnelle quand l’artiste crache sur Skyrock, sur les rappeurs en carton, sur le star-système, sur la télévision, tous ces milieux dans lesquels son rap ne se retrouve pas et contre lesquels il se bat. Il n’est pas pour autant enfermé dans son solo vengeur, ses nombreux feats sur son dernier album « J’rap encore » avec des jeunes artistes comme Sofiane, Soolking et Chilla prouve sa capacité à s’adapter aux nouvelles mouvances.

Car la carrière de Kery est longue et son public majoritairement trentenaire et d’ethnicité blanche marque un contraste intéressant. Si le rappeur semble vouloir s’adresser dans ses textes à des auditeur.ice.s jeunes et racisé.e.s, face à lui applaudissent cependant des personnes non-issues des milieux qu’il souhaite soulever contre la domination des puissant.e.s. Le titre « Musique Nègre » arboré par certain.e.s spectateur.ice.s sur leur torse ne perd il pas tout son sens quand ce ou cette dernie.r.e est blanc.he ? Qu’on ne s’y trompe pas, l’engagement de l’artiste ne se fait évidemment uniquement pas dans des salles de concert, dans lesquelles il ne retrouvera pas forcément ceux ou celles qu’il veut véritable toucher. Son engagement passe aussi à travers l’émancipation et la réussite des jeunes des quartiers populaires, avec son association ACES qu’il a créé en 2007 (Apprendre, Comprendre, Entreprendre et Servir), association qui propose du soutien scolaire aux enfants défavorisés.

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📝 Clara Le Guyader

📸 Laura Blanck

 

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