Oxmo Puccino réveille l’Aéronef

Le 17 décembre dernier, Oxmo Puccino se produisait pour un concert-événement à l’Aéronef de Lille.

Vingt ans après l’Opéra Puccino, son premier album sorti en 1998, Oxmo Puccino est revenu faire honneur à la scène lilloise ce mardi 17 décembre 2019, pour nous présenter son huitième album réalisé par Eddie Purple, La nuit du réveil. Son arrivée se fait dans l’ombre, sur les accords de Vision de vie, puis sa voix grave retentit sous les acclamations d’un public déjà bien échauffé par le groupe Col en Fleur, habitué des premières parties d’Oxmo Puccino dont le premier single Pari d’aimer est sorti en avril dernier.

Comme toujours, l’artiste affiche un immense sourire et quelques mots bienveillants entre chaque morceau. Il s’est toujours défini comme un Homme de paix et un rassembleur, appelant notre regard à se concentrer sur la beauté des choses simples et accessibles. Fidèle à lui même, il porte un ensemble de survêtement noir et blanc, une tenue très sobre à l’image de l’artiste qui n’a jamais aimé les artifices.

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Oxmo Puccino n’a décidément pas volé sa réputation de « Black Jacques Brel », et nous le prouve une fois de plus sur la scène de l’Aéronef : tantôt rappeur, tantôt slameur, il manie les déclinaisons musicales et les figures de style comme personne, avec toujours une grande pointe de sagesse dans ses textes, qui démontre une analyse lucide, parfois crue, de la réalité du monde. C’est incontestablement la singularité de l’œuvre de Puccino. Cette qualité d’écrivain lui aura tout de même valu — rappelons-le ! — d’être nommé Officier de l’ordre des Arts et des Lettres le 16 septembre 2019 par le ministère français de la Culture.

Dès le départ, Oxmo Puccino, accompagné de quatre musiciens, choisit de jouer quelques morceaux cultes : J’ai mal au mic, 365 jours, Mamalova… Le public entier connaît les paroles, chante en chœur tous les refrains. Dans ces moments-là, on réalise bien que le public de Puccino n’est plus à conquérir, la plupart des personnes présentes étant des fidèles de l’artiste. De 20 à 60 ans, tous se retrouvent dans une effervescence commune. Oxmo Puccino aime manifestement son public, et répète à multiples reprises qu’il est « le rappeur de l’amour », n’incitant pas une seule fois à l’agitation et aux pogos

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Après vingt ans de carrière, considéré comme l’un des plus grands MC français, l’artiste se permet même une pause dans l’enchainement de ses morceaux pour rappeler les choses qui ont de l’importance et dénoncer l’obsession de notre société pour la reconnaissance des autres au travers des likes, exprimant par la même occasion son accord avec la nouvelle politique d’Instagram. Finalement, ce petit speech s’avère être une excellente transition pour introduire sa chanson 10 000, particulièrement rythmée, issue de son nouvel album.

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Enfin, attendu par toutes et tous, Oxmo se met à chanter Toucher l’horizon, un de ses sons les plus connus, et incontestablement l’un des quelques titres phares de l’histoire du rap français. A la fin du morceau, l’artiste nous confie ses souvenirs d’un premier passage dans la métropole lilloise, à Roubaix, dans ses débuts, quand il était encore peu connu, lui qui a par la suite « au fil des années acquis (..) le droit de chanter ». Sur ces mots, les connaisseurs de son nouvel album, ou du moins les amateurs de Colors Show, comprennent que le spectacle n’est pas terminé : Oxmo Puccino va interpréter Le droit de chanter !

Le concert touche malheureusement bientôt à sa fin, mais l’artiste prend soin de conclure cette belle soirée sur son masterpiece L’enfant seul, qui aborde des sujets difficiles tels que l’exclusion.

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Clara Espin et Joséphine Collette

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